Lieux de pérégrinations

Argentine (2008), Yémen, New-York (2009), Andalousie (2010), ...

Fin du voyage - ven. 18 juin


Grenade est une ville fabuleuse. De la majestueuse Alhambra en passant par la cathédrale, le musée des beaux-arts, le festival de ciné en plein air, les lithographies de David Lynch, les ruelles escarpées de l'Albaycin, les graffitis de maîtres, les maisons troglodytes à panneaux solaires, les bars à tapas, les vues panoramiques à n'en plus finir, l'omniprésence de l'eau, le ciel, la poésie du temps qui passe... tout, je dis bien tout dans cette ville fait chalouper mon coeur. C'est la seconde plus belle invitation à partager un bout de destin ensemble que j'ai reçu. Qui sait, un jour, peut-être...

Je vous laisse profiter de ces quelques photo-souvenirs de grenade, avant de tirer ma révérence.

A bientôt pour une prochaine pérégrination sabatique.

vue sur l'Alhambra

la forteresse de l'Alhambra (vue intérieure)

bassin du Palais Nazari

Cathédrale (intérieur)

Fontaine (je n'ai pas bu de ton eau, je ne me souviens plus de ton nom)

passage à grenade d'un graffeur allemand

et pour finir, les neiges éternelles de la Sierra Nevada

intermitence du net

La connexion est faible ici. Il m'est difficile d'actualiser quotidiennement mon blog. j'en suis désolée. Dès que je peux le faire, je poursuis l'aventure.
To be continue...

Qué viva granada ! – sam 12 juin



Wa ! Ca y est ! Enfin…Grenade. Une ville vivante, vibrante, explosive. A peine arrivée, j'ai eu l'agréable surprise d'avoir une chambre avec vue sur l'Albaycin (un des quartiers historiques de grenade). La classe! De plus, j’ai fait rapidement la rencontre d’un marocain de Paris, de deux québécoises, d’un coréen… Une occasion de parler en arabe, en français, en anglais et en espagnol en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Un joli pied de nez au mythe de Babel.
Je compte passer une semaine à Grenade (une éternité pour la plupart des nomades de l’auberge, davantage habitués à courir le monde qu'à le découvrir). Cette première journée a été placée sous le signe des tapas et de la coupe du monde. Une entrée en matière convenable...

Demain, j’ai rendez-vous avec l’Alhambra, que je soupçonne déjà comme la plus bouleversante des rencontres.

Mesquina mesquita ("pauvre mosquée" en arabe) – Ven 11 Juin


C’est de bonne heure (donc fatiguée après la soirée tapas) et de bonne humeur (grâce à la soirée tapas) que je me suis rendue à la fameuse Mosquée Cathédrale de Cordoue, « chef d’œuvre de l’architecture hispano-arabe », comme le dit mon guide Géo. Et bien, selon moi, la réputation de la mesquita-cathedral est surfaite. J’ai vraiment été déçue. La mosquée construite et agrandie à différentes époques par les califes, a été reconvertie en cathédrale dès la reconquête de Cordoue, qui, il faut le signaler, était la capitale de l’Al-Andalus. La chapelle et le chœur Renaissance ont été greffé au centre, sans harmonie avec la mosquée. J’ai détesté l’opposition évidente entre les éléments architecturaux musulmans (fameuses arcades en briques rouges et blanches, le mirhab style byzantin– lieu où le chef des croyants appelle à la prière- etc…) et chrétiens (chapelles, retables baroques, etc…). Il est intéressant de noter que l’Eglise d’Espagne revendique la maternité du lieu car Abd al-Rahman 1er a ordonné la construction de cette mosquée gigantesque sur le site d’une église wisigoth. Chrétien, musulman, chrétien… c’est le retour du Jedi. Laissons à ceux qui apprécient cette cathédrale, continuer à l’encenser.

Moi j’ai préféré tracer mon chemin entre les ruelles et les milles et unes petites églises qui font le charme de cette ville.

Le soir, je me suis rendue avec Vanessa, ma sauveuse d’ennui, à une soirée flamenco. Antonio et toute sa famille, nous ont fait une buléria typique – danse flamenca très rythmique. Un beau moment.

La belle endormie – Jeu 10 juin.


Pas une goutte de pluie aujourd’hui. Finalement, Noé n’est pas venu… Profitant de l’éclaircie, je suis allée visiter l’Alcazar de los Reyes Cristianos (en français : le palais royal des rois catholiques). Cette forteresse a été construite sous l’ordre d’Alphonse X, dit le sage. Un vrai labyrinthe… Je suis passée et repassée par les mêmes pièces sans savoir comment. Sans guide, la visite n’était pas très intéressante. J’ai donc surtout profité des jardins : le patio mudéjar, avec ses orangers, citronniers et les bassins centraux fleuris de nénuphars. J’ai même fait une sieste sous l’œil de Christophe Colomb.

J’ai ensuite parcouru de nombreux endroits à un rythme de croisière : les bains arabes des anciens califes, une magnifique maison andalouse de l’époque musulmane, une vieille synagogue (la seule qui n’ait pas été détruite par les chrétiens après l’éviction des juifs d’Espagne en 1492), le zocco artisanal (sorte de marché) qui ferait pâlir une ville abandonnée du Far West, la basilique San Bartolomé qui est un incroyable monument mudéjar perdu dans les ruelles de l’ancien quartier juif.
Je vous avouerai que ce que j’ai préféré se trouve en dehors du centre histo-touristique. Déambuler dans la ville, croiser les vraies gens qui y vivent, ça m’a requinqué. J’ai vu des rues animées, bruyantes, avec des personnes de tous âges. Incroyable ! Je commençais à douter de l’existence des cordouans. Même les mamies espagnoles étaient au rendez-vous avec leur cerveza de 18h. En prenant à nouveau plaisir à Cordoue, j’ai fait la rencontre d’une jeune française. Nous avons passé une agréable soirée tapas et sangria sur la gigantesque Plaza de la Corredera. Tellement sympa malgré la grisaille et le vent de fin de journée.

N.B. : Cordoue est en compétition pour la place de « ville européenne de la culture 2016 ». No comment.

En attendant Noé – merc. 9 juin



Ici, c’est le déluge. La pluie ne cesse de s'abattre sur la véranda de ma nouvelle auberge à Cordoue. Une auberge que je regrette d’avoir réservé. C’est un centre de vacances pour moins de 18 ans et plus de 65 ans, avec réfectoire, salon TV, touletoutim glauquissime et surtout SANS INTERNET. La plaie ! C’est froid, moche, avec peu d’infos… mais j’ai payé pour trois jours et vu le nombre de touristes quinquagénaires qui peuplent les rues du centre historique, je ne suis pas prête de trouver une autre chambre. Bref, malgré la pluie et le manque d’entrain, je suis allée au musée des Beaux-arts de Cordoue. Ben, c’est moche. Il y a un pseudo artiste photographe qui a mis ses croutes entre des peintures classiques. Le lieu est mal agencé. Non, franchement, bad trip day à Cordoue. J’ai fini dans mon lit à 17heures, en regardant des films sur mon ordi. Inchallah, demain sera un autre jour. En attendant, je trompe l'ennui comme je peux dans ma chambre.

Dulce Vita - 8 juin



C’est d’un pas léger que je me suis rendue aux Musée des Beaux-Arts, dédié à la peinture sévillane. Je ne m’attendais pas en entrer en religion lorsque j’ai franchi la porte de cet ancien couvent. La plupart des tableaux et sculptures présentés sont des biens ecclésiastiques, acquis vers 1835. Au fil du temps, se sont ajoutés des dons et achats des XIXème et XXème siècle. Pour la partie médiévale et baroque, les sujets sont très variés : Jésus petit, Jésus portant sa croix, Jésus crucifié, Jésus couronnant Marie, va voir là-bas si Jésus…

Cette visite m’a permis de mettre des images sur des noms qui alimentent mon séjour depuis mon arrivée : Murillo, Juan de Valdès Léal (une peinture vivante, très dynamique et riche en décors), Zurbaran… J’ai beaucoup aimé. Ce qui m’a plu aussi, c’est ce lieu intime empreint de sérénité et de douceur de vivre. On y retrouve trois agréables patios et surtout un escalier central majestueux. L’exposition permanente est très bien montée. C’est un endroit peu fréquenté qui mérite de faire escale.

Après ces quelques heures de béatitude, le vent a guidé mes pas vers des quartiers sans touristes. Gracias dios ! J’en ai profité pour déguster de fameux churros au chocolat en tête à tête avec mon livre du moment : La vie des insectes de Viktor Pelevine (merci Gérald). Comme pour le thé, je vous laisse déguster.

Cadix, Séville, Dallas - 7 juin


Ce matin, j’ai fait mon sac comme on le prépare pour une première fugue. Dans le noir, au son des respirations lourdes de mes colocataires abrutis par les nuits sévillanes, j’ai rassemblé mes affaires discrètement: serviette de plage, crème solaire, tongs… et sur moi, le maillot ! Pour une journée, j’avais envie de prendre le soleil et de ne pas visiter. J’ai donc pris un car qui m’a déposé en centre-ville de Cadix. Cette cité balnéaire, la plus vieille ville connue de la péninsule (née au XII ème siècle avant Jean-Claude) est charmante par ses ruelles alambiquées et ses maisons vieillies. A la grande différence de Séville, il y a plus d’espagnols que de touristes.

Me voilà donc en route pour la plage, avec pour seul objectif: le farniente. A la manière d’une galette de sarrasin, j’ai bien cuit des deux côtés. L’eau était fraîche et agréable. Ne me demandez pas sa température, je sais juste qu’elle était à mon goût et me rappelait celle de mes vacances au Maroc, quand j’étais encore plus jeune qu’aujourd’hui !


Au retour à Séville, après avoir pris une bonne douche et mis une robe de circonstance, je me suis rendue à un spectacle de flamenco, à la Carboneria. Grâce à mon éventail rouge sang et ma robe noire, j’étais sévillane le temps d’une soirée. Le concert était sympa mais très difficile à assumer pour les artistes. Ils ont eu beaucoup de mal à faire respecter le silence car l’assistance agitée, buvait et discutait sans s’imaginer que pour apprécier un spectacle de flamenco, il faut entrer en « communion » avec la guitare, le chant et la danse.

A ma table, il y a avait un couple de Dallas au Texas, un autre de Sardaigne en Italie et un new-yorkais de Bogota (Colombie). Nous avons fini la soirée « à l’auberge espagnole ». Nous parlions spanglish et italanglais. Dommage pour le français et l’arabe que j’étais seule à connaître. Katie & Jeff, le duo de texans, âgés d’une quarantaine d’années, avaient pas mal baroudé en Amérique Centrale et nous parlaient des lieux incontournables à visiter. J’ai eu en prime la carte de visite de Monsieur, qui est assureur. Quand je lui ai dit que je faisais de la com pour les assurances, il m’a dit « Oh merde, change de métier, tu dois t’ennuyer ». J’ai beaucoup rigolé. Une rencontre improbable, bien réjouissante.

Girouette, cacaouette - 6 juin



Vaillante, combattante, infatigable… je suis partie à la conquête de la partie chrétienne de Séville. J’ai commencé par la visite d’un hospice pour prêtres nécessiteux, au « design » typique de l’époque baroque sévillane (XVIIème siècle). J’ai aimé la fraicheur du lieu et l'exubérance de la déco de l’église. C’était fou ! Il y avait des tableaux partout, d’innombrables trompe-l’œil sur les murs, des centaines de références à Jésus, aux papes, aux rois exemplaires, aux vices et aux vertus. L’orgue d’église était étonnamment monumental pour un petit hospice caché à un coin de rue. J’ai trouvé ça fabuleux, même si pour le coup, je n’ai ressenti aucune vibration magique contrairement, aux lieux empreints d’ « arabitude ». J’ai poursuivi ma quête et suis partie à l’assaut de LA cathédrale de Séville.

La 1ère cathédrale gothique au monde, la 3ème plus grande du monde. C’est du lourd ! Du grand, du vertigineux, du fastueux, du spirituel, du funèbre (le tombeau de Christophe Colon est installé ici, à côté d’une peinture représentant St Christophe, le protecteur des voyageurs – petite pensée pour les Christophe)…du tout ce que vous pouvez faire de plus…euh…superlatif ! Cette cathédrale a été construite sur une ancienne mosquée (pour marquer les esprits de l’époque et montrer que le vent avait tourné ) elle a donc la particularité d’être carrée. Oui, c’est impressionnant, et tellement gigantesque, que même les cars d’allemands et de japonais ne sont pas un problème.

J’allais oublier…la Giralda. Comment parler de LA cathédrale de Séville sans parler de cette tour de 97m ,qui la surplombe. Elle a été imaginée en 1184 par un architecte arabe. Et dans les années 1550, les chrétiens lui ont rajouté des fenêtres, un campanile de style maniériste et une petite tour qui soutient la girouette (Giralda) – je vous avais dit que le vent avait tourné. Aujourd’hui, c’est le point de vue le plus haut de Séville, et le plus encombré. C’est à l'image de l’Empire State Building. On voit davantage les grilles et les têtes de nos confrères touristes, que le panorama. D’ailleurs, il n’est pas très exceptionnel. Ce qui m’a fait délirer, c’est la montée. Je m’imaginais le muezzin gravir les 34 paliers qui le séparaient du haut de la tour, et entonner son appel à la prière…

Après une petite halte bien méritée sur la place face à la cathédrale, j’ai rejoint la Casa de los Pilatos. André Breton et ses amis surréalistes auraient adoré cet endroit. C’est une ancienne maison aristocratique (on dirait un palais) avec une architecture tout à fait surprenante : elle mêle le style mudéjar – vous êtes devenu incollable maintenant -, aux statues romaines, au style baroque, à des sculptures italiennes, des tableaux de la Renaissance… le tout joué sur un air de maison abandonnée ! Aux abords du patio central il y a des pièces assez modestes, aux portes boisées décaties. Les pétales de fleurs s’envolent au vent, qui s’engouffre par le patio et les jardins. 100% vintage!

J’ai beaucoup aimé cet espace marginal, en dehors des lieux touristiques, propres et bien restaurés. Apparemment, la famille à qui appartient cette demeure depuis des générations, habite encore une partie des lieux. Selon la guide à qui je demandais pourquoi les pièces visitables étaient décorées de bric et de broc, me glisse à l’oreille que les pièces maîtresses sont cachées dans leurs appartements. Secret défense de l’aristocratie sévillane !

Délicatement, je finis ma journée par un thé glacé à la menthe dans un décor des mille et unes nuit. Je vous laisse apprécier…


L'Alcazar fait bien les choses - 5 juin

Tout a commencé par un réveil tardif digne d’un début de vacances. Pas stressée par ce départ de feignasse, je me suis rendue d’un pas léger voir le palais dont j’ai tant rêvé : l’Alcazar. J’ai été séduite dès les premiers pas. L’émotion m’a encore parcourue le corps comme une onde électrique. J'ai le sentiment d'avoir vécu en ces lieux dans une vie antérieure. J’étais peut-être calife ou princesse ou reine de Sabah ? Contrairement à ce que je pensais, ce n’est pas un palais arabe mais bien mudéjar. Mudé-quoi ? Mudéjar c’est un style architectural typique de l’Andalousie, né de la rencontre entre artisans arabes et seigneurs chrétiens. Comme l’indique mon guide Géo (merci Stéphanie), le mot mudéjar vient de l’arabe « mudayyan » (soumis) et désigne les musulmans qui ont signé un pacte leur permettant de rester après la Reconquista, en conservant leur religion et leurs coutumes. Tout est dit, mais ça ne suffit pas. Il faut le voir pour le croire ! C’est magnifique. Les ornementations suivent un code très précis : au bas des murs, jusqu’à hauteur d’homme, il y a la faïence au style arabe, après, au-dessus, des frises en stuc faites de calligraphies arabes et d’armoiries ou symboles chrétiens.

Puis, le toit toujours en bois travaillé avec un raffinement sans pareil. C’est très étonnant de voir le nom d’Allah côtoyer des vierges à l’enfant ou l’étoile de David. Bref, j’ai adoré ! Tout est grandiose. Aujourd’hui le Palais est utilisé par la famille royale espagnole, mais protégé et restauré par la ville de Séville. A l’époque comme il n’y avait pas la clim, les architectes savaient savamment doser les ouvertures pour faire entrer la fraicheur à l’intérieur et la conserver. Vous vous imaginez le bonheur alors que dehors, il fait 38°C. Ca, j’ai adoré !


Cette visite royale a été une occasion de faire la rencontre inédite d'une argentine : Judith. Elle revenait d’un voyage en Israël. Apparemment, l’Etat d’Israël propose aux jeunes juifs du monde entier de visiter ce pays pour une poignée de dollars. Comment refuser ? Cette rencontre nous a permis de passer la journée ensemble, d’échanger sur nos cultures respectives et pour moi, de parler espagnol. Dios mio ! Je n’attendais que ça. Nous avons fait un sacré tour : les jardins de l’Alcazar, la place d’Espagne, un petit palais arabe, les bords du Guadalquivir, les rues marchandes du centre ville, H&M, Zara, Campers… quel dépaysement. J’ai adoré cette journée. Quand on s’est quittée, elle partait pour Lisbonne. Une super rencontre pleine de douceur et de complicité. Un joli décor pour partager une belle journée de vie.

Anda Lucia ! - 4 juin


Anda Sabah ! Allez, vas-y. Première expédition solitaire en terre inconnue. Un choix qui au dernier moment ne m’est pas si facile à assumer. Mais la promesse d’une rencontre avec une terre enchantée me pousse à aller de l’avant. J’ai rendez-vous avec l’Andalousie : Séville, Cordoue, Grenade et plus si possibilités.

Après deux petites heures de vol, j’atterris à Séville. Il est 10H20 et je vois avec joie mes premiers palmiers. Le sourire aux lèvres, j’entrevois par les fenêtres du car les dessous de la ville (la périphérie) et découvre très rapidement la belle. Mythique ! Les bâtiments aux ornements maures me font déjà de l’œil. J’avance en direction de l’auberge et là, je tombe sur les jardins de Murillo. Mon émotion est entière : mes poils s’hérissent et mes yeux s’embuent. Merci mon dieu de vous être dérangé pour ça! Les arbres en fleurs, les trottoirs et bancs faïencés, les sentiers poussiéreux,… ces jardins savent souhaiter la bienvenue.

Je profite de l’auberge pour prendre une douche revigorante et me dit que, malgré la fatigue, une petite promenade s’impose. Je ne savais pas que je m’aventurais pour plus de 5 heures de marche, sous un soleil de plomb. Je commence mes déambulations par les ruelles ombragées de Santa Cruz, l’ancien quartier juif (après la Reconquista) et voit des merveilles.

Des patios secrets, des bacons délicats en fer forgé, des portes gigantesques rivetées,… souvenir d’un temps ancien. Je reconnais un air de parenté avec le Maroc, ce qui met tout de suite à l’aise. Dans ce quartier où plane une certaine nostalgie, où tout porte à croire que rien n’a changé, la présence de nombreux touristes nous affirme le contraire. Les cafés à touristes, les boutiques à touristes, de restaus à touristes en enfilade font aujourd’hui parti du décor. Cependant, lorsque mes pas m’amènent à longer les remparts de l’Alcazar (forteresse édifiée en 913 par le calife de Cordoue), je ne vois que ça. Je ne veux pas découvrir le monument maintenant. Je ne voudrais pas que la fatigue me gâche la rencontre.

Je continue donc lentement mais sûrement mon petit bonhomme de chemin, vais saluer le rio GUADALQUIVIR comme on va en pèlerinage, et passe par des ruelles encore incroyables, maquillées de Vierges Marie sur les murs. De belles perspectives de découvertes pour les jours à venir.